Jazzpoetry
(la poésie dans le jazz, tentative de discographie)

Une version augmentée est parue en août 2000, dans le hors série n°1 d'Improjazz.

IIe partie : Steve Lacy

par Guillaume Tarche & Philippe Fréchet

Remerciements à : René Chabrière, Xavier Daverat, Claude Fabre, Bernard Froidefond, Vincent Lainé, Franck Médioni, Guy Schoukroun, Thierry Trombert.


Le saxophoniste soprano Steve Lacy n'a jamais caché son goût pour la littérature et son oeuvre enregistré fait état de nombreux opus où des textes d'écrivains et de poètes très divers sont mis en musique : " Un poème est dit, et répété encore et encore, et s'il est dit assez de fois il devient une chanson "
(texte de pochette de Futurities).


Remarques liminaires :

  1. Tout au long de ce chapitre, les musiciens dont le nom revient fréquemment (plus de 10 fois), sont remplacés par leurs simples initiales :

    • Steve Lacy = SL
    • Irene Aebi = IA
    • Steve Potts = SP
    • Bobby Few = BF
    • Jean-Jacques Avenel = JJA
    • Oliver Johnson = OJ

  2. La discographie qui suit ne mentionne que les enregistrements dans lesquels la voix qui donne vie aux textes est présente et audible. Cependant, à l'instar des interprètes plus " traditionnels " de standards du jazz qui se pénètrent du texte de la chanson - même s'ils n'en livrent qu'une version instrumentale -, Lacy a souvent enregistré sans voix des compositions fondées sur des poèmes. Ainsi, par exemple, peut-on entendre, comme " en creux ", la présence des mots dans la version du " cycle Tao " publiée significativement sous le titre " Wordless " (en public au Théâtre de l'épée de Bois, Paris, 4 janvier 1971 : LP Futura Rec. GER 22).
  3. Avant de développer sa conception de l'Art Song (notion typiquement lacyenne, comme celles de " chant / déclamation / récitation / Sprechgesang ") le sopraniste a maintes fois utilisé de brèves séquences vocales (de sa plume) comme tremplin à l'improvisation :
  4. Lacy est également l'auteur de certains textes :
  5. D'autre part, les musiques que le sopraniste a composées sur des poèmes de Mary Frazee (et qu'il a enregistrées par ailleurs - cf. " Anthem ", infra, in C) ont été regroupées dans le cycle " Puppies " : The Ad, Image, A Complicated Scene, You Can't Prevent Love, I'm Glad I Have You, I'm Out, The Pardon, The Mantle, 3 Wishes, interprétées par les trois musiciennes de l'Art Song Trio : IA (voc, vl), Petia Kaufman (clavecin), Carol Robinson (cl, bcl), Zurich, 25 janvier 1993 (Ergodic Rec. Erg 001-2).
  6. À noter, deux enregistrements qui semblent être les seuls où Lacy accompagne au piano Irene Aebi (voc) dans des adaptations qu'il a composées : Agenda (texte de Jack Spicer) et All Those Years (Brion Gysin), Vancouver, 28 juin 1991, intégrés à l'intéressante compilation " Songposts, vol. I " (Word of Mouth WOM 1004-2).
  7. Des enregistrements existent (en particulier des documents radiodiffusés) dont la publication n'était pas, au moment où nous mettions sous presse, à l'ordre du jour. Ils sont cités dans les différentes parties de la discographie qui suit.

 

A. Albums entièrement construits autour d'un auteur

(constituant de véritables " cycles ", ils sont difficilement sécables) :

 

B. Albums-recueils mêlant différents auteurs

(et dont toutes les pièces sont vouées à la poésie) :

 

C. Albums à dominante poétique

(seules les pièces "poétiques" sont citées ici) :

 

D. Pièces poétiques incluses dans des albums à dominante instrumentale


  1. À noter : la présence de Lacy sur une pièce du disque que le compositeur et polyinstrumentiste Ramuntcho Matta a consacré au poète, " Brion Gysin - Self-portrait Jumping " (CD Made To Measure MTM 33 / Crammed Discs CRA 2859-2) : The Door, où le saxophoniste dialogue avec des bruits provenant d'une porte de la maison de Félix Guattari à La Borde.
  2. Auteur dont Gallimard a publié en 1997 un choix de poèmes (extraits de huit recueils publiés aux USA entre 1968 et 1984), traduits et présentés par Jean Daive : La fin. Dans la présentation de ce recueil (dont aucun texte ne fait explicitement référence au jazz), le traducteur raconte que le poète lui a confié, en juin 1982, qu'il venait " de rencontrer un extraordinaire musicien, Steve Lacy ". Creeley, qui fut un ami de Kerouac dans les années 50, considère que " le jazz est une fenêtre sur le monde ".
  3. Fondateurs du Living Theater.
  4. Le coffret de 3 CD " Dreams - Scratching the Seventies " (Saravah SHL 2082 ; 1997) reprend l'intégra-lité des LP de Lacy publiés par Pierre Barouh : " Roba " (1969), " Lapis " (1971), " Scraps " (1974), " Dreams " (1975) et " The Owl " (1977).
  5. Jazzpoet dont on peut se procurer en France un petit recueil intitulé Jazz (1996, trad. Pierre Alferi), auprès de Format Américain, c/o Juliette Valery, 37, rue Sainte-Colombe, 33000 Bordeaux, qui propose également un recueil de Robert Creeley : Échos (1995, trad. Jean-Paul Auxeméry).

    Lire également in Atlantiques, numéro III (automne 1997) (" Jazz & littérature ", avec en couverture une photographie représentant Steve Lacy jouant devant un poème mural de Gysin) : " Steve Lacy, enquête de sens " par Franck Médioni, " Perspectives " et " Traversées " par P.-L. Renou.


 Paru dans le numéro 47 d'Improjazz, juillet 1998

version augmentée, parue en août 2000 dans le hors série n°1 d'Improjazz - au format pdf (39 ko)