Sideways - reviews

Cadence

In a rare new LP release, Lacy culls up music from the past where he did battle with the electronics of either Teitelbaum in 1968 or Waisvisz in 1974. Aebi added the vocal story-telling line on the earlier session. […] Teitelbaum uses high-pitched tones comparable to those of Lacy in making an understated statement. After each version of The Way, however, the two go into totally free improvisation where the electronics become more dominant and aggressive. Their second round features a longer version of The Way with an opening chorus from Aebi and quiet electronic jabs from Teitelbaum, but the following free improvisation is again a more intense duet by the men. It unfortunately has a very abrupt ending.
[…]

The recording is excellent Lacy who, as always, has total control to take the soprano exactly where he wants. Although Lacy has an abundance of recordings available, this LP release is a welcome addition that captures him in fine fettle at two points in his lengthy and industrious career.

Frank Rubolino (Cadence Magazine, June 2001)

Improjazz

Pièce de vinyle (à l’ère du déclin du CD) déjà rare (les collectionneurs se l’arrachent !) pour des documents historiques et inédits, ce disque de Steve Lacy s’impose à bien des égards ; il apporte non seulement un nouvel éclairage sur la genèse des art songs lacyens et sur l’intense activité européenne du sopraniste au tournant des années 60-70, mais se distingue aussi par sa présentation matérielle : chacun des 400 exemplaires porte une peinture originale de Judith Lindbloom ; admiratrice et amie de Lacy depuis le milieu des années 50, elle a créé autant de peintures énergiques qu’ont été pressés d’exemplaires de ce LP. La relation à l’électronique (rien à voir donc avec le duo acoustique au titre voisin, Sidelines, gravé en compagnie du pianiste Michael Smith en 1976, I.A.I. 123847-2) est le dénominateur commun des deux faces du disque ; enregistrés à Rome aux alentours de 1968, Steve Lacy, Richard Teiltelbaum et Irène Aebi (dont il semble bien que ce soit la première performance vocale consignée, avant le Note de Moon en 1969, BYG 529.352) donnent la version princeps de la première composition de Steve : The Way est fondée sur un texte de Lao Tseu et constitue le second mouvement de la Tao Suite bien connue et souvent enregistrée. A l’époque, cette pièce était " en route " et la structure harmonique manquait encore à la mélodie fixée : à deux reprises, Aebi en donne une interprétation quasiment a capella impeccable, limpide, qui s’ouvre sur deux improvisations grenues, ciselées et incisées, anche pincée et fendue, Moog en transe maîtrisée. Un exemple des plus excitants des recherches sonores de Lacy à l’époque (65-75) et une preuve de sa constance jazzpoétique ! L’autre face (Berlin, 1974) réunit un trio de rêve : autour du soprano, Han Bennink et Michel Waisvisz balancent leurs oiseaux électriques et développent leurs embardées ; ça fuse de toutes parts, scratches ici et là, timbres fouillés jusque dans leurs éraillements ! Quelques mois après, rejoints par Altena, ils devaient graver, dans la même veine – mais plus densément encore – le fabuleux Lumps (ICP 16). La sortie de Sideways doit être saluée : un superbe objet associant peinture, musique et poésie, un document capital sur l’émergence de la lacyan way and voice et un instantané de ces scratchy seventies (évoquées dans le coffret Scratching the Seventies, Saravah SHL 2082) ! (Roaratorio, P.O. Box 300574, Minneapolis, MN 55403, USA)

Guillaume Tarche (Improjazz 69, 10/2000)