Steve Lacy & Cie:The Owl
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Recorded in 1979 |
Ind. | Title | Composer / Author | Dur. |
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1/ | Somebody Special | Steve Lacy / Brion Gysin | 6:51 |
2/ | Blinks | Steve Lacy | 7:25 |
3/ | The Owl | Steve Lacy / Guillaume Apollinaire | 5:28 |
Touchstones: | |||
4/ | Wish | Steve Lacy / Francis Picabia | 5:53 |
5/ | Spell | Steve Lacy / Salvador Dali | 3:39 |
6/ | Lesson | Steve Lacy / Dr Georges Ohsawa | 8:08 |
7/ | Notre Vie | Steve Lacy / Paul Eluard | 4:27 |
Recorded on April 1977 at Studio Davout, Paris (France). Engineer: Gérard Weiss.
Cover painting: John Dowell ("Blues for Lacy").
Steve Lacy Quintet: Irene Aebi, Steve Lacy, Oliver Johnson, Steve Potts, Kent Carter
(LP cover - Photo Michael C. Vianest)
"J'avais demandé à Brion de me montrer ses poèmes. Certains étaient écrits depuis 1949 et personne ne les avait jamais utilisés. Il me les lisait et c'était comme de la musique ! C'était facile d'écrire une mélodie, elle était déjà là, absolument parfaite, avec des contrastes, des structures, des variations ! Ce fut une grande chance pour moi de collaborer avec Brion.
Somebody Special est une sorte de chanson d'enfant qui dit : je voudrais quelqu'un pour s'occuper de moi mais quelqu'un de spécial ! Irene interprète vraiment très bien cette chanson. La composition est basée sur cinq notes et rien de plus. L'introduction donne cette possibilité de limitation. C'est mon secret. Si j'ai inventé quelque chose c'est bien là.
J'adore les limites! Et Brion aussi et Paul Klee, Igor Stravinski et Thelonious Monk adoraient aussi les contraintes et les limitations volontaires. J'explique dans mon livre Findings comment utiliser deux notes : il n'y a plus que deux notes dans l'univers ! Que faire ? Travailler avec ces deux notes semble ennuyeux, mais avec de la ténacité on découvre un univers incroyable où seule l'imagination et la fatigue limitent l'infini. Dans le monde, beaucoup de cultures n'utilisent que cinq notes avec bonheur. Leur instruments ne peuvent pas en jouer plus !
Si nous n'avions pas assez de place sur cette réédition, m'autoriserais-tu à supprimer le dernier morceau : Notre Vie ?
Non, car c'est le début de notre travail avec la soi-disant "chanson française". J'ai osé utiliser cette langue sacrée qui n'est pas la mienne avec des textes de très bonne qualité : Notre Vie de Paul Eluard, Dali, Picabia, etc. C'est un aspect important et frustrant de tous nos efforts car nous n'avons eu aucune réaction de personne ! Silence total ! Zéro ! Ni bon ni mauvais ! Rien ! Aucun feedback ! Pas même une invitation au Festival de Bourges !" (rires)
Entretien réalisé par Etienne Brunet à Paris le 5 août 1996 (extraits des notes de pochette de Dreams - Scratching The Seventies")