Pour l'amour de Dieu !

The Cry, nouveau cycle de chansons de Steve Lacy sur des textes de Taslima Nasreen, a été chaleureusement reçu par le public et la critique sur les diverses scènes où il a été joué.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, le concert du jeudi 3 avril programmé dans le cadre du Festival de Jazz Banlieues Bleues a été soudainement annulé, le directeur du festival (Jacques Pornon) invoquant le retrait imprévu de Mme Nasreen qui refusait d'apparaître sur scène.

Pour qui connaît, même de loin, l'oeuvre de Steve Lacy, il est clair que la présence ou l'absence sur scène de l'auteur des textes n'affecte en rien la qualité du spectacle (il y aurait sinon de nombreux morts à réveiller...). Seul compte la performance vocale et instrumentale des musiciens.

Sans doute les organisateurs se sont-ils laissés abuser par l'image très médiatique de Mme Nasreen, confondant concert de jazz et "show humanitaire".

Reste que The Cry, qui met en musique le cri des femmes opprimées (mais aussi leurs amours et leurs joies), ne peut être ainsi bâillonné par la volonté brutale d'un seul homme, au seul prétexte de la démission de l'auteur.

Vincent Lainé & Steve Lacy

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