Rara Avis - reviews

All About Jazz

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As fascinating as the choice of melodies is the trio's approach to performing them. Every track, even the hoariest old chestnut, is given a fresh coat of paint, as all three musicians consciously incorporate birdlike melodies - and rhythms - into their interpretations. This is done conspicuously on tracks like Moore's original Avocet, which is built upon twitters and flutters from both Moore and Reijseger. Lacy's Duck is also an exercise in melodic onomatopoeia. But it also crops up here and there on other tracks throughout the disc, as conventional swing rhythms rub elbows with rubato chirrups and peeps, breaking into, commenting upon, and augmenting the overall thrust of the tunes.

Bennink, who came up with the idea of this disc, shows his characteristic puckishness on tracks like Tico Tico, Yellow Bird, El Condor Pasa, and When the Red Red Robin. All of these and the rest of the numbers, however, are played with respect, albeit with an imaginativeness of interpretation that is continually attention-grabbing. Moore's condor passes with a wild flutter, and his Baltimore oriole is, if this is possible, even more anguished than the original.
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Robert Spencer (All about Jazz, 06/1999) - whole article

Jazz Magazine

Que les trois oiseaux rares Moore, Reijseger et Bennink se soient attaqués à un répertoire exclusivement dévolu à leurs homologues naturellement ailés n'a rien d'étonnant. L'intérêt des musiciens pour le chant des oiseaux est si ancien et ces trois là sifflent, caquettent, pépient, cancanent et trillent ensemble de si bon cœur que cela devait arriver. Du Buzzard Song de Gershwin au Duck de Steve Lacy, du Cygne de Saint-Saëns à El Condor Pasa, c'est donc à un défilé d'airs aériens que nous convient les Clusone, un salmis de mélodies, détournées par des bruitistes iconoclastes amateurs de « soupe au canard », ou respectées à la lettre par trois amoureux du beau son — ce qu'ils sont aussi. Réjouissant !

Thierry Quénum (Jazz Magazine 493, 06/1999)

Jazzman

Enregistré en décembre 1997, Rara Avis est le dernier acte discographique du Clusone Trio, avant qu'Han Bennink, Ernst Reijseger et Michael Moore ne mettent un terme à dix années de remous intenses. A mi-parcours, le « Soft Lights And Sweet Music » de 1993 — dédié aux compositions d'lrving Berlin — nous avait déjà enchanté par la fibre transgressive qui animait des standards éculés. Cette fois, c'est sur le thème des oiseaux, une idée de Bennink, que chacun se mit à l'étude. Gazouillis, piaillements, chants d'amour ou d'éclosion… autant de déclinaisons possibles, de détours insoupçonnés. Baltimore Oriole, El Condor Pasa, ou Tico Tico No Fuba se parent d'une nouvelle jeunesse. De la futilité à l'incandescence. Révélant, ça et là des fulgurances inouïes, l'oraison qui se trame derrière une ligne mélodique, la légèreté d'un cri impromptu. L'improvisation est leur terre d'élection.

Thierry Lepin (Jazzman 48, 06/1999)

Télérama

Rareté: le texte de pochette (en anglais) est aussi bon que la musique, aussi jubilatoire. Son auteur, Kevin Whitehead, batteur écrivain journaliste américain, vient de publier New Dutch Swing (Billboard Books, New York), livre passionnant et drôle sur ce carrefour du jazz européen qu'est Amsterdam, où vivent les trois oiseaux rares du Clusone 3.

Rara Avis est un chef d'œuvre d'ornithologie musicale. On y observe la buse (The Buzzard Song, de Gershwin), L’avocette, le canari, le condor (El Condor Pasa), le rouge-gorge (The Red, Red Robin, joué en dixie), le rossignol (Nightingales Sang in Berkeley Square), le loriot (Baltimore Oriole, de Hoagy Carmichael), L’alouette (Skylark, du même), le canard (Duck, de Steve Lacy et O'Pato, de Jobim), le cygne (de Saint-Saëns), L’oiseau de paradis (d'Irving Berlin). Et le Bird ?! Évidemment, Parker vole dans le ciel de ces musiques heureuses, sans qu'il y soit jamais imité…

Avec joie et humour, trois jazzmen géniaux, on pèse ses mots — le batteur Han Bennink, le violoncelliste Ernst Reijseger, le clarinettiste et altiste Michael Moore —, célèbrent en poètes ces oiseaux à toute heure du jour et de la nuit, sous toutes les latitudes. C'est le cinquième disque du trio, qu'on ne se lasse pas d'écouter. C'est aussi l'ultime, car ils ont décidé de continuer autrement l'aventure.

Michel Contat (Télérama, 27/05/99)