Le premier long métrage de Siegfried nous emmène dans le sillage de Louise, jeune Parisienne désoeuvrée qui méne "la grande vie" en compagnie de sa bande de lascars. Yaya, le petit ami de Louise, Selem, Bestopaz, Leïla et les autres vivent d'expédients : vols à la tire, recel et trafics en tous genres.
Français, 1h50, couleur, 1999
Réalisation et scénario : Siegfried
Images : Siegfried, Vincent Buron, Hervé Lode
Montage : Hervé Schneid.
Musique : Siegfried
Avec : Élodie Bouchez (Louise), Roschdy Zem (Remi), Gérald Thomassin (Yaya), Antoine du Merle (Gaby), Bruce Meyers (le clochard)
Production : Initial Productions
Du mouvement. De l'énergie brute. La caméra ne cadre pas les personnages, elle leur file le train. Attrape au vol Louise, une nana qui zone (Elodie Bouchez, très à l'aise, comme on le sait, dans ses baskets). Tombe sur Gaby, un blondinet de 10 ans fort en gueule. Bute dans Remi, un SDF aimable et futé (Roschdy Zem, impec). Pas de présentation. Un ton: celui de la rue, de la rupture, de la marge. A peine formé, ce trio de hasard rencontre des "keums" plutôt teigneux qui "niquent sa race" au premier qui les regarde dans les yeux.
Siegfried, qui signe là son premier film, est un jeune cinéaste dont on ignore à peu près tout et qui entretient le mystère. Un seul indice, livré dans le dossier de presse : tourner, pour lui, "c'est simple, tu prends la caméra et tu cours". Siegfried court vite et ne lâche pas ses protagonistes. Qui font à peu près n'importe quoi : glandent dans des rades nazes, improvisent une arnaque nulle, piquent des fringues, rackettent dans le métro, qui est leur refuge et leur terrain de chasse favori. Ils se baladent même sur le toit de l'Opéra : ce n'est pas très vraisemblable. Mais, comme dit Louise: "On est libre, on fait ce quon veut".
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Télérama 2558 - 20 janvier 1999
Distribution (France) : Rezo Films.