"The Cry" - Press


The Washington Post - 07/98

 A taut martial drum beat introduced "The Cry", the new mini opera by soprano saxophonist Steve Lacy on Sunday night at the D.C. Jewish Community Center. It was an appropriate beginning to the evening, for the next two hours were equally tense: "The Cry" is based on the writings of exiled Bangladeshi poet Taslima Nasrin, whose political and feminist works incited Islamic leaders to call for her execution, and the usually underground Nasrin was in attendance.

 Lacy's music for "The Cry" is influenced not by Thelonious Monk, whom the Paris-based saxophonist is most famous for championing, but by Arabic, Eastern European and Indian folk music. [...] The distinct sounds from Petia Kaufman's harpsichord and Cathrin Pfeiffer's accordion married European classical music and French cabaret even as the soprano saxes of Lacy and Tina Wrase circuitously droned and dueled like spiritual pied pipers. As music alone, "The Cry" would be uniquely compelling, but Nasrin's poetry is given equal weight; the band members wore custom-made vests festooned with words from her writings, and singer Irene Aebi read the works out loud before singing them. [...]

 Christopher Porter


Libération - 03/04/97


 J.-J. Avenel, S. Lacy
 Artwork Wanda Savy
 Photo Vincent Lainé
 Le spectacle repose entièrement sur des textes de la poétesse bangladaise Taslima Nasreen et constitue le fruit d'une année de travail à Berlin, ville où Steve Lacy et Irene Aebi ont séjourné l'an passé, à l'inititative de la DADD (Académie allemande d'échanges culturels), qui, depuis trente ans, sélectionne des musiciens, mais aussi des peintres, des écrivains, des cinéastes et des chorégraphes, sur dossier : "Quand nous sommes arrivés là-bas, nous avions déjà un morceau basé sur un poème de Taslima. Puis, après l'avoir rencontrée, nous avons mis la totalité de l'oeuvre en route. Nous avons énormément répété, avec des musiciens allemands, argentins, bulgares, américains, jusqu'à la création berlinoise, au Hebbel Theater, les 10, 11 et 12 janvier. Et en mars, nous avons participé au Festival des Femmes de Palerme, où l'accueil des huit cents spectateurs a été encourageant."

 Coutumier des collaborations avec divers peintres, sculpteurs, écrivains et poètes (Georges Braque, Brion Gysin, William Burrough, Kenneth Noland, Mario Merz, Alain Kirili...), Steve Lacy s'avoue pourtant particulièrement excité par ce qu'il a lui-même baptisé un "jam opera" : "C'est un travail plus élaboré que ceux que j'ai effectués jusqu'à présent. Il se décompose en douze parties, et comporte un texte en ambapali, de l'indien très ancien, qui remonte à 520 avant Jésus-Christ et qu'Anne Waldman a traduit en anglais. De la même façon que Carolyne Wright a traduit les poèmes en bengali. Et la performance vocale d'Irene Aebi, qui est à l'origine du projet, constitue un véritable tour de force, car tout ceci est très complexe à chanter. Il y a beaucoup de musique bien sûr, près de quarante pages de partitions, avec, comme toujours, énormément d'improvisation."


Petia Kaufman
Photo Jean-Marc Foussat

 Des décors aussi, signés Wanda Savy, et même les costumes de Pia Myrvold. Côté musiciens, Steve Lacy a privilégié une instrumentation insolite, son soprano cotoyant le clavecin et l'accordéon : "Je travaille maintenant depuis des années avec Petia Kaufman, parce que le clavecin est un instrument très intime, bien adapté au genre de musique que nous faisons, et qu'il se marie parfaitement avec le saxo et la voix. Comme je voulais absolument un accordéon, j'ai engagé la berlinoise Catherine Pfeifer. Tout ça, mêlé à la clarinette de Tina Wrase, à la contrebasse de Jean-Jacques Avenel et aux percussions de Topo Gioia, un Argentin qui apporte une touche sud-américaine, donne une sonorité inouïe. D'autant que tous les instrumentistes en présence, même s'ils ne viennent pas forcément du jazz, sont des maîtres en improvisation."

Serge Loupien (Libération - 3/04/97)


Jazz Magazine - 02/97

 Une tentative ambitieuse d'aborder toutes les dimensions du rapport texte-musique pour une manière d'opéra de chambre.

 On connaissait l'intérêt de Steve Lacy pour la littérature - sa collaboration avec Brion Gysin, ses nombreuses mises en musique de poèmes (de la miniature délicate à la théâtralisation expressioniste) - autant de réussites du genre. On sait par ailleurs l'influence sur son phrasé des flux langagiers - la parole est au coeur de son univers.

 Ici, Lacy a choisi Taslima Nasreen pour lui fournir la matière d'un véritable opéra de chambre. Du bengali parlé à l'anglais chanté et à l'expresion musicale, plus abstraite, s'attanchant à faire résonner le sens : The Cry , un nouveau chapitre dans l'aventure lacyenne.


International Herald Tribune - 11/96

 The title "The Cry" refers to the Edvard Munch painting. It is also the title of a story about jazz by John Clellan Holmes. And the basic bluesy core of jazz has often been described as "the cry". In this case, Lacy adds, "it also refers to the cry of repressed women."

 Lacy unfurled avant-garde perspectives have heated up more than one collaboration. He once summarized his métier: "A jazz musician is a combination orator, singer, dancer, diplomat, poet, dialectician, mathematician, athlete, entertainer, educator, student, artist, seducer and general all-round good fellow."

 For years ago, when he was awarded a $ 340,000 "genius grant" by the MacArthur Foundation, they explained that it was for his musical innovations involving theatrical works and works with poets and dancers. His "Stand", "Jump" and "Fall" is a trilogy of songs based on French poems by Samuel Beckett. Lacy has made music to accompany Brion Gysin's screenplay of William S. Burrough's "Naked Lunch". And "Futurities", an "apple-pie all-American show about love and marriage" is based on poems by Robert Creeley.

 Lacy was first inspired to write music to accompany Taslima Nasrin's poetry when he read her ''Happy Marriage'' in The New Yorker magazine in September 1994 ("it put me in a state of shock''). It is about a woman in a Muslim country enslaved by a marriage with ''a monster of a man... if he wishes he can spit in my face, slap me on the cheek and pinch my rear..."

 Lacy and Aebi had been performing their version of Nasrin's "Happy Marriage" (now called "The Cry"). It had become particularly important to Aebi who identified the poems with her own politics and feminity. Lacy says he wrote it for her. Nasrin loved ist universal spirit."

Mike Zwerin (International Herald Tribune - November 13, 1996)