Work - reviews

Chronicart

Où l’on retrouve le lyrisme du soprano de Steve Lacy (l’un des rares saxophonistes à se consacrer entièrement à un instrument que beaucoup d’autres utilisent surtout, clef commune -le si bémol- oblige, en complément du ténor) dans un stimulant contexte transatlantique, entre le virevoltant Daniel Humair (batterie) et le puissant Anthony Cox (contrebasse) […]. Sur une majorité de thèmes originaux et trois reprises (Mal Waldron, Thelonious Monk et le Maputo de Louis Sclavis), le trio, solidement ancré sur la basse ample et véloce de Cox, peut laisser libre cours à un commun désir exploratoire : phrasé, couleurs contrastées (la marque des cymbales et tambours du batteur suisse), texture brute du son (Gérard de Haro, comme à l’accoutumée, est à la console), envols vers les espaces brûlants qu’aime à fréquenter Lacy lorsqu’il improvise. La rugosité de l’ensemble et la complexité du jeu nécessitent parfois un effort d’écoute soutenu, mais les richesses lyriques et poétiques de cette musique en trio inédite valent qu’on y consente. […]

Bernard Quiriny (Chronicart) - chronique complète

Jazz Magazine - disque d'émoi

De “Work”, et sans vouloir jouer sur les mots, on dira d'emblée que c'est de la belle ouvrage. Rencontre déjà historique (dont on s'étonne, en ce qui concerne Humair et Lacy, qu'elle n'ait pas eu lieu plus tôt), parfaite jusqu'en ses moindres détails (on ne s'attardera pas sur la qualité du son, sur la lisibilité, mais quand même...), de trois Grands (artistes autant qu'artisans) : un Newyorkais né en 1934, un Genevois né en 38 et un “Oklahomien”, le benjamin, né en 54, les aînés ayant “invité” l'esprit de certains de leurs proches (une composition de Louis Sclavis évidemment proposée par Humair, issue du répertoire du “trio africain” de même structure que celui-ci : anche-b-dm ; pour Lacy, Monk, Mal Waldron – même si la suggestion vient du producteur – et, à travers une brève intervention vocale du saxophoniste lui-même, quelque chose du sprechgesang de sa compagne, Irène Aebi). Quant à Cox, bien qu'il ne soit pas le plus célèbre des trois, les occasions de l'entendre ont été jusqu'alors aussi diverses que nombreuses… […]

Michel Calone (Jazz Magazine - 02/2003)

Jazz Man - choc

[…] On retrouve ici sous leur meilleur jour quelques-unes des marottes de Steve Lacy, le travail plastique sur le son, le minimalisme du phrasé, les correspondances avec le langage poétique, les préférences affichées pour les pianistes Mal Waldron (Snake Out) et Thelonious Monk (In Walked Bud, mais aussi The Crust composé par le saxophoniste avec des accents très monkiens). […]

Franck Bergerot (Jazz Man 88 - 02/2003)