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ImprojazzSouvent évoquée, parfois invoquée comme référence, la musique de MEV peut se découvrir selon divers modes daudition : cryptosphérique, diffusément cachée (pour reprendre la conception de Rzewski), elle infiltre et anime latmosphère de fines vibrations ; tendue, réactive jusque dans ses atomes, elle vous grade aux aguets. Le présent disque permet de découvrir deux volets enregistrés à plus de vingt ans de distance par le collectif fondé en 1966 à Rome (tandis quen Angleterre, AMM ). [ ] Spacecraft, la plus ancienne des deux pièces, donne un coup de vieux à bien des productions récentes délectronique improvisée : musicale et vive, elle pourrait être tenue pour un « texte fondateur » des musiques créatives daujourdhui. Rzewski, dans un article de 1967 reproduit dans le livret, est explicite : les problèmes de lespace, des vibrations de lair, le caractère organique de la musique et de la conduite de lénergie sont au cur de la réflexion. Les amateurs auront repéré quune version londonienne du même Spacecraft pouvait être écoutée sur le Live Electronic Music Improvised, (LP Mainstream MS 5002) ; ils exhumeront aussi les documents phonographiques du groupe : Friday (LP Polydor GB 583769) ou The Sound Pool de 1969 (LP BYG, Actuel 26, dont on retrouve un bref extrait dans la compilation Jazzactuel (Charly, 137-3) Jouant dune quasi homophonie avec le titre dun album de 1977 (United Patchwork, LP Horo HDP 15-16, K. Berger, A. Curran, S. Lacy, G. List, F. Rzewski, R. Teitelbaum), la seconde improvisation intitulée Unified Patchwork Theory présente un brillant quintet qui, plus quun long flux de textures changeantes, développe et enchâsse des séquences hantées, traversées de séracs électroniques, chantantes et profondément vivantes. Guillaume Tarche (Improjazz 78 - 09/2001) |