Broad Strokes - reviews

Jazzman

Les plages s enchaînent comme de petites poésies instrumentales en enfilade. Roswell Rudd métamorphose le trombone. Cet instrument si exigeant physiquement, si difficile à mettre en valeur en dehors des fanfares et des harmonies municipales. Broad Strokes nous saisit et nous happe. L'univers musical de Roswell Rudd est rempli d'étoiles. Nous ne citerons que quelques constellations : Thelonious Monk, Herbie Nichols, le New York Art Quartet avec John Tchicai, Milford Graves, Reggie Workman, Cecil Taylor, Archie Shepp, Carla Bley, Steve Lacy. Toutes ces personnalités initient cet album de ballades. Rudd possède un sens particulier de la mélodie. Il l'a développé à travers ses recherches ethnomusicologiques sur le blues et les musiques populaires, dans les années 70. La chanson Sassy & Dolphy pourrait sortir d'une comédie musicale. La voix de Christopher Rudd s'enroule autour du trombone et de la guitare. Chaque pièce possède sa propre texture. Aussi, quel plaisir d'entendre réunis Lacy, Avenel, Betsch, Dean et Rudd round about Thelonious Monk sur Coming onthe Hudson. Duke Ellington et même Camille Saint Saëns s'immiscent quelques plages plus loin. On reste en suspens. Tout simplement un beau disque !

Benjamin Halay (Jazzman 61, 09/2000)